Analyse des quatre principes actifs des champignons magiques

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Analyse des quatre principes actifs des champignons magiques

Pouvez-vous nommer les quatre principaux composants des champignons magiques ? Si la réponse est non, nous ne vous jugerons pas. La recherche concernant les champignons magiques est très limité, et c’est frustrant. Toujours est-il qu’il est primordial d’acquérir une connaissance basique des composants fantastiques présents dans les champignons.

La majorité des psychonautes amateurs sont plutôt familiers avec la psilocybine, principal ingrédient psychoactif contenu dans les champignons magiques. Consommé en hautes doses par les surfers du cosmos récréatifs et en microdoses par les entrepreneurs les plus innovants de la Silicon Valley, la psilocybine est sur les lèvres du monde entier.
Mais quels en sont les effets ?

Afin de comprendre en profondeur la psilocybine, il est tout aussi important de reconnaître les autres composés chimiques présents dans les champignons et qui influencent les effets légendaires de la psilocybine. En effet, les champignons magiques sont constitués de 4 principaux composés : psilocybine (4-phosphoryloxy-N,N-dimethyltryptamine), psilocine (4-hydroxy-N,N-dimethyltryptamine), baeocystine (4-phosphoryloxy-N-methyltryptamine), and norbaeocystine (4-phosphoryloxytryptamine).

Plongeons-nous plus en profondeur sur chacun de ces composants, et sur la manière dont ils influencent notre consommation de champignon et ses effets.

 

LA PSILOCYBINE

 

Psilocybine

 

Il n’est pas surprenant d’apprendre que la psilocybine est le composant le plus célèbre des champignons magiques. Présente dans plus de 200 espèces différentes, dont plus de 100 appartiennent au gène Psilocybe, ce composant est clairement un indicateur que le champignon provoquera des effets psychoactifs.

Bien que ce soit la psilocybine que l’on ingère afin de planer, ce n’est en fait pas elle qui est responsable des effets psychoactifs. Cette responsabilité incombe à la psilocine. Après tout, la psilocybine est ce que l’on appelle une prodrogue, une substance qui lorsqu’elle est ingérée, est immédiatement métabolisée en composant actif. Dans ce cas, ce composant est la psilocine. À partir de ce moment, la psilocine interagit avec les récepteurs de sérotonine présents au sein du cerveau (nous vous en dirons plus sur ce sujet dans l’article).

Le célèbre chimiste et psychonaute Suisse Albert Hofmann (connu pour le LSD) est également responsable de la synthétisation de la psilocybine (et de la psilocine) à partir du champignon Psylocibe mexicana en 1958. Cet événement fut enregistré en 1963 par le biais de son brevet. Malheureusement, depuis lors, le corps de recherche dans le domaine entourant ce composé n’a fait que de diminuer. Le fait que les médias communiquent autour des potentiels bienfaits de la psilocybine sur la santé n’est que très récent, ces bienfaits sur la santé proposent aux patients en fin de vie une quiétude d’esprit et un soulagement des symptômes dépressif chez les alcooliques.

Malgré ces applications potentielles, le statut de la psilocybine en tant que drogue de classe 1 en fait une substance illicite. En tant que telle, seul très peu de tests et d’expériences reçoivent le soutien légal et financier nécessaire.

PSILOCINE

 

PSILOCIN

 

La psilocine n’est peut-être pas aussi célèbre que la psilocybine, mais elle est toute aussi importante. Ce composé apparaît en effet dans les champignons frais et séchés, bien que dans des concentrations beaucoup plus petites. La psilocine est assez instable et développe des contusions bleu et noir en présence d’oxygène.

La psilocine est le plus souvent formée par le processus de déphosphorylation, qui implique l’élimination d’un groupe phosphate. Pour les consommateurs de champignons, cela signifie en fait que la psilocine devient active dès que le corps métabolise la psilocybine. À ce stade, la psilocine commence à agir comme agoniste (ou agoniste partiel) des récepteurs de la sérotonine 5-HT2A, 5-HT2C et 5-HT1A.

Cela se traduit par ce que les individus vivent comme étant un voyage psychédélique. Bien qu’il existe de nombreuses similitudes entre les effets subis par différentes personnes au cours d’un voyage, telles que l’euphorie, l’augmentation du rythme cardiaque et la synesthésie, la psilocine agit de manière à différente sur chaque individu. Tout, du degré de tolérance au cadre et à l’ambiance peut influencer considérablement l’expérience, car ce sont des variables physiques et mentales qui peuvent grandement osciller.

BAEOCYSTINE


BAEOCYSTIN

 

Si vous connaissez la baeocystine, alors félicitations ! Vous êtes sur la bonne voie pour rejoindre les échelons supérieurs des sages psychonautes. La baeocystine est un analogue structurel de la psilocybine, ce qui signifie qu’elles ont une structure chimique assez similaire, ne différant que par un groupe méthyle. En conséquence, la baeocystine provoquerait une expérience psychoactive semblable à la psilocine. Cela n’a été confirmé que de façon anecdotique que dans le livre de Magic Mushrooms Around the World de Jochen Gartz, dans lequel il explique comment une dose de 10 mg de baeocystine produit un effet comparable à celui d’une quantité similaire de psilocine.

Synthétisés à partir du champignon Psilocybe baeocystis en 1968 par Leung et Paul, les recherches sur la baeocystine sont malheureusement très peu nombreuses. Bien que leur structure soit assez similaire, la différence pourrait en réalité avoir un impact important sur la manière dont la baeocystine est métabolisée, affectant ainsi ses effets généraux sur le corps et l’esprit.

NORBAEOCYSTINE

 

NORBAEOCYSTIN

 

Comme la baeocystine, la norbaeocystine est un analogue très peu étudié que l’on trouve en quantités infimes dans une grande variété de champignons magiques. Cet alcaloïde de tryptamine est un dérivé de la baeocystine, qui est bien entendu un dérivé de la psilocybine. Il est très difficile de déterminer le mécanisme exact que la norbaeocystine développe une fois que les champignons magiques ont été ingérés. À la fin des années 60 et au début des années 70, les restrictions imposées aux études scientifiques des principaux composants des drogues et de leurs analogues ont pratiquement mis fin à l’étude des champignons magiques.

Malgré le fait qu’il n’y a pratiquement aucune recherche sur la norbaeocystine, celle-ci est toujours classée parmi les drogues de classe I, ce qui en fait malheureusement une substance difficile à trouver et à étudier.

POURQUOI NOUS N’AVONS PLUS D’INFORMATIONS ?

Nous pouvons affirmer que ces quatre éléments sont essentiels à la production de ce que nous appelons un voyage psychédélique. Bien que certaines personnes ne comprennent peut-être pas pourquoi il est si important de se renseigner sur des molécules autres que la psilocybine et la psilocine, les scientifiques et patients médicaux attendent que les vannes de la recherche s’ouvrent et que coule le savoir. Les scientifiques sont naturellement désireux de savoir comment l’interaction des dérivés de la psilocybine affecte certaines espèces de champignons et leurs effets en tant que drogue.

Une fois que nous aurons plus d’informations sur le fonctionnement de chacune de ces molécules, nous pourrons alors véritablement envisager leur application dans le monde de la médecine. De plus, même pour le psychonaute récréatif, le processus de prise de décision ne sera que simplifié en sachant exactement quelles concentrations de quelles substances sont contenues dans un échantillon. Cela rendra également les effets plus faciles à jauger et à noter de manière objective.

Il est essentiel de reconnaître qu’il a été déclaré par le Global Drug Survey de 2017 que les champignons magiques étaient la drogue récréative présentant le moins de danger. De plus, la psilocybine n’est associée ni à la dépendance, ni à l’état de manque ni au sevrage. Ce n’est vraiment qu’une question de temps avant que l’on dispose d’une mine d’informations sur ces quatre composants.