Quels Sont Les Effets Du LSD ?

Tout le monde a déjà entendu parler du LSD, mais il s’avère que beaucoup de gens n’y connaissent pas grand-chose (malgré ce qu’ils peuvent penser). Ici, on va éclaircir toutes les zones d’ombre et mettre en lumière tous les aspects à connaître sur le LSD.

Vous avez peut-être été élevé dans la crainte du LSD/acide comme beaucoup d’individus sur Terre. Cependant, la vérité est quelque peu différente, et pour la plupart de ceux qui essaient cette drogue, de tout nouveaux mondes d’émerveillement s’ouvrent à eux.

Dans cet article, nous décryptons cette drogue très mal comprise en examinant ses effets et ses dangers afin de vous donner une idée de ce à quoi vous pouvez vous attendre.

QU’EST-CE QUE LE « LSD » ?

LSD signifie « diéthylamide de l’acide lysergique », d’où son autre pseudonyme célèbre : « acide ». Il ne doit pas être confondu avec le LSA, un composé similaire dérivé directement de la nature. Le LSD est dérivé du champignon ergot, qui pousse sur les céréales, et a été découvert pour la première fois en 1938 par le célèbre chimiste Albert Hofmann. Au début, le LSD était distribué librement dans une grande partie du monde et était utilisé dans toute la médecine, mais surtout en psychiatrie/psychologie.

Malgré sa popularité fluctuante de nos jours, le LSD était autrefois largement accepté comme un traitement psychiatrique valable et efficace, et a fait l’objet de nombreuses recherches. C’est au cours des années 60 et 70 que la tendance s’est retournée contre le LSD et que les États-Unis (comme ils le font souvent) ont mené la guerre contre ce produit et d’autres composés psychotropes.

Les raisons sont complexes, mais il s’agissait en partie d’une tentative d’éradiquer la « culture hippie » et les mouvements associés qui pouvaient être identifiés au LSD et à d’autres psychédéliques, car ils étaient considérés comme un problème potentiel lorsqu’il s’agissait de recruter un nombre suffisant de soldats en bonne condition pour la guerre du Viêtnam.

Depuis quelques années, le LSD et d’autres substances psychédéliques refont surface et, malgré les nombreuses formalités administratives, des psychiatres et d’autres personnes tentent à nouveau d’entreprendre des recherches afin de découvrir les bienfaits potentiels de ces drogues dans un cadre médical.

À QUOI RESSEMBLE LE LSD ?

La plupart des consommateurs ne verront jamais à quoi ressemble vraiment le LSD. Pour une utilisation générale, il est dissous dans une solution, puis appliqué soit directement sur les muqueuses, soit sur un papier buvard, qui est ensuite placé sous la langue. Cependant, le LSD brut est cristallin, blanc et inodore.

La plupart des gens associent le LSD à des petits carrés de papier colorés, ce qui est le mode d’ingestion le plus courant. C’est pourquoi il est impossible de déterminer si ce que vous prenez est réellement du LSD rien qu’en le regardant. Par conséquent, vous ne devriez prendre que du LSD provenant d’un endroit ou d’une personne digne de confiance, car il existe de nombreux autres analogues qui peuvent être utilisés à sa place.

AUTRES NOMS DU LSD

Le LSD porte de nombreux sobriquets. Les deux plus courants sont sans aucun doute le LSD lui-même et l’acide susmentionné. Parmi les autres noms courants, on peut citer :

• Trip
• Buvard
• Carton

QUE FAIRE AVEC LE LSD ?

Le LSD est le plus souvent utilisé comme psychédélique « récréatif » et ce depuis plus d’un demi-siècle. Qu’il soit utilisé pour effectuer des voyages psychonautiques profonds ou comme drogue festive par les consommateurs, le LSD est très populaire et dispose de nombreux fidèles. Certains l’adorent, d’autres le détestent et le redoutent.

Comme nous l’avons mentionné, le LSD est le plus souvent consommé sous forme de buvard. Pour fabriquer ces derniers, on dépose une solution de LSD sur du papier absorbant. Le liquide s’évapore, mais le LSD reste dans le papier. Lorsque le papier est exposé à l’humidité (dans la bouche), cela libère le LSD.

D’autres méthodes consistent à déposer le liquide sur des morceaux de sucre, qui sont ensuite dissous sur la langue, ou même à le déposer directement dans la bouche. Certains consommateurs affirment que cette dernière méthode, appelée « LSD liquide », produit l’expérience la plus pure et la plus agréable, mais ce n’est qu’un retour parmi tant d’autres.

QUELLES SENSATIONS LE LSD PRODIGUE-T-IL ?

Il est pratiquement impossible de décrire ce que l’on ressent sous l’effet du LSD si l’on n’en a jamais fait l’expérience soi-même. Néanmoins, il est possible d’esquisser quelques grandes lignes, ce qui vous permettra de mieux vous préparer à l’expérience.

Mais si vous envisagez de vous lancer dans votre première expérience avec le LSD, la meilleure chose à faire est peut-être de vous préparer à l’inattendu. Si vous êtes capable de céder à la nouveauté de l’expérience et de lâcher prise, vous aurez toutes les chances de passer un bon moment.

Ceci étant dit, ce qui suit vise à décrire, dans les grandes lignes, ce que vous pouvez ressentir sous l’influence du LSD. Prenez ce qui suit avec des pincettes.

• Distorsions visuelles et hallucinations : les effets visuels constituent l’un des aspects les plus célèbres de l’expérience du LSD. En fonction de la dose, ils peuvent aller de la distorsion, de la saturation des couleurs et des « traceurs » (traînées de mouvement) à de véritables hallucinations. Sachez toutefois que, malgré la propagande antidrogue, il est très rare de ressentir de **vraies hallucinations sous LSD et que vous serez presque toujours en mesure de comprendre ce qui est réel et ce qui se passe. Les effets visuels peuvent être encore plus puissants lorsque les yeux sont fermés. En particulier dans l’obscurité, les hallucinations à yeux fermés (CEV) peuvent être profondes et agréables.

• Distorsions/hallucinations auditives : elles sont plus difficiles à décrire que les effets visuels, mais peuvent être tout aussi perceptibles, surtout si vous écoutez de la musique. Les effets auditifs du LSD peuvent être magnifiques et étranges, donnant aux éléments sonores du monde clarté, beauté et résonance.

• Effets émotionnels : attendez-vous à ressentir une large palette d’émotions sous LSD. Celles-ci peuvent être agréables ou bouleversantes, et souvent les deux à la fois. Vous pouvez rire de manière incontrôlée pendant des heures, ou peut-être pleurer (bien que cela soit peu probable). L’essentiel est de se laisser porter par ces émotions, et non de les refouler. Prenez du LSD dans un endroit sûr où vous vous sentez à l’aise pour ressentir toute l’étendue de vos émotions, quelles qu’elles soient. Si vous procédez ainsi, il est très peu probable que vous fassiez un « bad trip ».

• Distorsion du temps : sous LSD, on peut avoir l’impression que le temps s’arrête ou s’étire, que les heures perdent leur cadence habituelle et deviennent insignifiantes. Ce sentiment d’intemporalité est très agréable et procure un changement rafraîchissant par rapport au rythme effréné de la vie moderne.

• Changements dans la pensée : sous LSD, votre façon de penser change considérablement. Il se peut que vous restiez bloqué dans la confusion ou dans des boucles de pensée, ou que vous fassiez l’expérience d’une profonde compréhension de vous-même et de l’univers, en vous libérant de vos modes de pensée habituels et en en découvrant de tout nouveaux. Les nouveaux schémas de pensée découverts sous LSD peuvent être plaisants et instructifs.

COMMENT LE LSD AFFECTE-T-IL LE CERVEAU ?

Le LSD, comme tous les psychédéliques classiques, est un composé sérotoninergique dont on pense qu’il agit principalement par l’intermédiaire des récepteurs sérotoninergiques 5-HT2A du cerveau. En tant que tel, on pense qu’il ne crée pas de dépendance, qu’il développe une tolérance très rapide (qui s’estompe rapidement) et qu’il présente peu de risques d’abus.

La compréhension des effets exacts de l’acide sur le cerveau fait l’objet de nombreuses recherches contemporaines. Les avantages de l’acquisition de ces connaissances sont doubles, car premièrement, cela nous permet de mieux comprendre le fonctionnement du LSD et la manière dont il pourrait être utilisé. Deuxièmement, en observant quelles parties du cerveau sont affectées et comment cela est lié à des changements de perception, nous sommes en mesure de mieux comprendre le fonctionnement normal du cerveau.

Une recherche intéressante assez récente a montré que les personnes ayant consommé du LSD avaient une activité sémantique plus importante, ce qui signifie qu’elles étaient capables de se rappeler et d’utiliser une plus grande sélection de mots de manière plus complexe que d’habitude (Family et al., 2016). Les mécanismes exacts à l’origine de ce phénomène sont incertains, mais ils s’ajoutent aux preuves de plus en plus nombreuses de l’effet « entropique » supposé des psychédéliques sur l’esprit, ce qui signifie essentiellement qu’il devient plus interconnecté.

COMBIEN DE TEMPS DURENT LES EFFETS DU LSD ?

Les effets du LSD peuvent durer longtemps, ce qui est généralement une bonne chose. Une dose normale (environ 150 microgrammes) dure environ 12 h, avec un pic entre les heures 4 et 8 et une diminution progressive. Des doses plus élevées peuvent cependant durer plus longtemps, certaines personnes affirmant que l’expérience peut durer plus de 24 h. Toutefois, cela est rare et si vous prenez une dose normale, vous ne devez pas vous attendre à cela.

En matière de durée de présence du LSD dans votre organisme, la bonne nouvelle est qu’il part très rapidement. Il est détectable dans le sang pendant 12 h et son métabolite urinaire, le 2-oxo-3-hydroxy-LSD, peut être détecté pendant cinq jours.

QUELS SONT LES RISQUES DE PRENDRE DU LSD ?

Malgré ce que vous avez probablement entendu, le LSD est une drogue très sûre. Les overdoses et les décès sont quasiment inexistants, et les risques physiques sont minimes. Cependant, il est vrai que le LSD comporte certains risques psychologiques, en particulier pour les personnes qui le prennent dans un mauvais contexte ou qui présentent des troubles mentaux préexistants ou sous-jacents.

RISQUES PHYSIQUES AVEC LE LSD

Même si le LSD a certains effets physiques comme l’accélération du rythme cardiaque et la transpiration, il n’est pas connu pour présenter des dangers physiques. Contrairement aux stimulants, il ne peut pas provoquer de problèmes cardiaques ni influencer négativement le fonctionnement d’autres organes.

Il n’existe pas de définition commune de ce que pourrait être une overdose de LSD, ce qui signifie qu’il n’y a pas de dose mortelle connue. Il existe de rares cas de personnes ayant pris accidentellement des doses extrêmement élevées de LSD et ayant subi des effets indésirables, tels que des vomissements et une désorientation totale. Mais même dans ces cas, bien qu’un avis médical ait été jugé approprié, l’intervention n’a pas été nécessaire et les personnes se sont complètement rétablies sans effets indésirables.

Cela ne signifie pas que vous devriez prendre des doses élevées de LSD, car les effets mentaux peuvent être terrifiants et dangereux, mais vous pouvez être certain que votre corps est en sécurité lorsque vous prenez du LSD.

RISQUES DE SANTÉ MENTALE AVEC LE LSD

Le LSD comporte des risques pour la santé mentale. Les plus courants et les moins dangereux d’entre eux sont ceux que l’on pourrait qualifier de « bad trip ». Ce terme un peu fourre-tout n’est pas nécessairement adapté, mais est couramment utilisé et il serait donc judicieux d’essayer de le comprendre. Un bad trip peut être décrit comme une expérience psychédélique qui devient très accablante d’une manière ou d’une autre (sensoriellement, émotionnellement ou les deux) et que la personne n’arrive pas à outrepasser. Même si ces expériences peuvent être extrêmement désagréables, elles ne sont pas dangereuses tant que vous vous trouvez dans un endroit sûr avec des personnes de confiance.

Il existe quelques rares exemples où le LSD semble avoir déclenché une psychose chez des personnes prédisposées à cette maladie. C’est très rare, mais si vous ou un membre de votre famille avez des antécédents de troubles mentaux, vous ne devez pas prendre de LSD à moins d’être suivi par un professionnel de la santé hautement qualifié.

MÉLANGE DU LSD AVEC D’AUTRES SUBSTANCES

Même s’il est toujours conseillé d’éviter de prendre des drogues psychotropes si vous consommez des médicaments pour la santé mentale comme les ISRS, les IMAO ou les antipsychotiques, le LSD ne semble pas avoir d’interactions médicamenteuses dangereuses.

Le fait que le LSD ne présente pas d’interactions avec des substances chimiquement dangereuses ne signifie pas pour autant qu’il est conseillé de le prendre avec d’autres substances. Le LSD est puissant et son mélange avec d’autres substances psychotropes peut avoir des effets inattendus et désagréables. De plus, les effets peuvent être si puissants que vous pouvez vous comporter de manière dangereuse, ce qui pourrait conduire à des blessures ou à la mort.

Avant de mélanger des substances récréatives avec des substances médicales ou non, familiarisez-vous avec chacune d’entre elles séparément.

LSD ET DÉPENDANCE

Le LSD ne crée pas de dépendance. Alors qu’il est possible de consommer n’importe quelle drogue à outrance, vous ne développerez pas de dépendance au LSD. Il y a une multitude de raisons à cela, et certaines ne sont pas entièrement comprises. On sait cependant que le cerveau développe une tolérance très rapide au LSD, ce qui signifie que si vous en prenez plusieurs jours d’affilée, il cessera très rapidement d’agir. Ainsi, une consommation régulière de cette drogue ne pourra pas créer de dépendance. On pense également que son mode d’action sur le cerveau ne crée pas de dépendance comme le font d’autres drogues telles que l’alcool ou les opioïdes.

LSD : UN PSYCHÉDÉLIQUE FASCINANT

Le LSD est mondialement (mal)connu, aimé par certains et craint par beaucoup d’autres. Après des décennies passées en marge de la société, il fait son grand retour sur la scène et les gens commencent à admettre qu’il n’est finalement pas si dangereux.

Si vous êtes tenté d’essayer le LSD, nous vous souhaitons une bonne expérience. Pour optimiser vos chances, veillez à le prendre dans un environnement approprié et évitez-le si vous ou des membres de votre famille proche souffrez de troubles mentaux.

Cette drogue mal comprise peut être d’une grande profondeur et semble même avoir un potentiel clinique important que nous commençons désormais à mieux comprendre. Voyons ce que l’avenir nous réserve.