Que sont les trip stoppers et comment fonctionnent-ils ?
Publié le : Janvier 7, 2019
Les trip stoppers sont utilisés lorsqu'un trip tourne mal et qu'un atterissage rapide est nécessaire. Que sont-ils et comment fonctionnent-ils ?
QUE SONT LES TRIP STOPPERS ET COMMENT FONCTIONNENT-ILS ?
Les trip stoppers ont un nom trompeur. « Apaiseurs de trip » décrierait mieux leurs effets. Ce sont des packs vendus en magasin qui contiennent des comprimés de valériane et de dextrose. Si un psychonaute se sent mal durant son voyage, on considère que consommer ce mélange de suppléments naturels peut permettre de réduire l’anxiété.
Leur fonctionnement est une question intéressante. Des voyageurs ayant déjà eu recours à ces mélanges jurent de leur efficacité. À l’inverse, d’autres disent n’avoir vu aucune amélioration concernant leur anxiété. Cela prouve le peu de choses que l’on sait sur les substances qui composent ces sachets « anti-bad-trips ».
LA VALÉRIANE, BIEN PLUS QU’UN MAUVAIS FILM DE BESSON
La valériane est utilisée comme complément à base d’herbe thérapeutique depuis l’époque d’Hippocrate. Il prescrivait de la valériane contre les insomnies et contre ce que l’on nommerait de nos jours des troubles de l’hyperactivité. Des siècles plus tard, Galien continuait à prescrire la valériane pour traiter ces mêmes troubles. À l’inverse, durant le XIXe siècle, la valériane était prescrite comme stimulant auprès des personnes souffrant de léthargie.
Des études contemporaines et des tests ont été menés afin de définir l’efficacité de la valériane. Cependant, pour une raison ou une autre, ces tests se sont montrés peu concluants, car la méthodologie et le rapport des résultats étaient biaisés.
Conclusions discutables mises à part, il est connu que la valériane contient des substances qui produisent puis entravent la réabsorption des neurotransmetteurs obstruant l’anxiété dans le cerveau. Cependant, on ignore si ces substances peuvent traverser la barrière hémato-encéphalique.
Des preuves anecdotiques et un commerce de la valériane florissant semble pointer vers son efficacité. Des millions de personnes dans le monde se verraient privées d’une bonne nuit de sommeil sans leur consommation de valériane.
De plus, aux personnes qui prennent des médicaments sur ordonnance tels que les benzodiazépines, les IMAO ou les ISRS la valériane est déconseillée, ce qui indique son pouvoir sédatif.
DEXTROSE À HAUTE TENEUR CALORIQUE
Le dextrose est un sucre simple produit à partir du maïs qui est chimiquement identique au glucose et qui est facilement absorbé par le corps. Il est utilisé cliniquement afin d’augmenter des niveaux de sucres dans le sang trop bas et est administré soit sous forme de comprimé soit par injection. Le dextrose est très calorique et est souvent utilisé comme complément alimentaire par les sportifs à la recherche d’une source rapide d’énergie.
L’absorption rapide et le coup de fouet que propose le dextrose pourraient mettre un frein à un bad-trip. Il ne s’agit pas tant d’un adoucissement des effets que d’un regain d’énergie pour le corps qui vous donne l’impression d’être plus alerte et de nouveau aux contrôles.
Quand il s’agit de l’esprit, il est très difficile d’être certain de quoi que ce soit. De nombreux voyageurs expérimentés diront qu’une dose de sucre les fait redescendre. Ces mêmes personnes vous diront que d’avoir du sucre sur soi, juste au cas où, suffit pour que le trip soit moins agité.
LE POUVOIR DES PLACEBOS
L’effet placebo est un phénomène très documenté mais peu compris chez les humains. L’efficacité potentielle des trip-stoppers pourrait en fait vraiment dépendre des individus. L’esprit est une chose incroyablement puissante.
Une intervention chirurgicale nécessitant normalement une anesthésie générale a été pratiquée chez une patiente sous hypnose. Les moines Shaolin soumettent leur corps à des épreuves incroyables grâce à la force de leurs esprits surentraînés.
Il n’y a aucune raison de ne pas croire qu’une combinaison de remèdes naturels puisse adoucir un voyage, tout simplement parce que le consommateur lui-même y croit.
OUI, MAIS EN FAIT NON, MAIS EN FAIT OUI, MAIS EN FAIT…
Après ce titre des plus francs, il faut reconnaître que la question « comment fonctionnent les trip stoppers » est très compliquée et engendre en fait un tas d’autres questions.
Il se peut qu’ils fonctionnent parfaitement du point de vue chimique et biologique, ce qui est parfait pour tous ceux qui ne souhaitent pas paniquer. Mais le pouvoir de l’esprit est si puissant que le simple fait de douter de leur efficacité peut prendre le dessus sur le moindre effet positif. C’est la même chose que pour la question « Tu planes encore ? » qui provoque le questionnement interne « Est-ce que c’est vraiment le cas ? », puis le doute « Peut-être pas », trois mots capables de stopper un trip par eux-mêmes.
D’un autre côté, ils n’ont peut-être pas de vraie réponse biologique. L’effet placebo régnant en maître, le pouvoir de l’esprit et de la simple croyance qu’un trip-stopper soit efficace peut suffire à empêcher quelqu’un de paniquer.
Il faut vraiment garder en tête que l’on ne comprend que peu de choses à propos de ce que sont vraiment les voyages. L’altération du système neurotransmetteur, et la manière dont un cerveau en plein voyage peut être capable d’altérer la connectivité lorsqu’observé via une IRM, sont des observations contemporaines qui doivent encore être rationalisées pour offrir une véritable compréhension de ce que « tripper » signifie.
On en revient toujours au même : il faut être prudent. Voyagez prudemment. Préparez-vous mentalement. Pensez à avoir un gardien de trip et de ne voyager que dans des endroits où vous vous sentez en sécurité. Peu importe à quel point le trip peut déraper, n’oubliez pas que tout est dans la tête.