Tolérance Et Champignons Magiques. Tout Ce Que Vous Devez Savoir
Publié le :
Août 1, 2023
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Effets
Les champignons magiques et autres hallucinogènes sérotoninergiques provoquent un niveau élevé de tolérance qui disparaît ensuite. Cet article s’intéresse à la tolérance aux champignons magiques et répond à certaines questions à ce sujet.
Les psychédéliques ont la réputation de provoquer des expériences puissantes sans pour autant entraîner des risques de dépendance. Mais saviez-vous que le cerveau développe des tolérances rapides et absolues à ces drogues ? Si absolues, en fait, qu’elles peuvent être rendues totalement inefficaces après quelques jours de consommation continue.
Heureusement, cette tolérance ne dure pas longtemps. Lisez la suite pour découvrir la tolérance aux champignons magiques et autres psychédéliques sérotoninergiques.
Qu’est-ce que la tolérance aux drogues ?
La tolérance aux drogues se manifeste lorsqu’on prend de la drogue fréquemment, le corps peut supporter plus de drogue tout en subissant moins d’effets. En d’autres termes, il peut tolérer une plus grande quantité d’une substance avant que celle-ci n’ait un impact.
Habituellement, la tolérance est associée à l’addiction et la dépendance, mais ce n’est pas toujours le cas. En outre, définir la tolérance n’est pas aussi simple qu’il n’y paraît. Pour cet article, nous ferons une distinction entre une tolérance physique et une tolérance subjective.
Une tolérance physique se manifeste lorsque les récepteurs du cerveau deviennent insensibles à certains neurotransmetteurs ou composé chimique, ce qui veut dire qu’il en faut davantage pour déclencher les mêmes effets.
Une tolérance subjective se situe au niveau physique de la neurotransmission par répétition, mais la personne s’est familiarisée avec ces effets et ne les ressent donc pas de la même manière qu’une personne pour qui c’est nouveau.
Le premier type de tolérance entraîne généralement les gens à prendre une plus grande quantité de substance « à la recherche des premiers effets » tandis que le second peut amener les gens à s’engager différemment dans une expérience. Cela n’exclut toutefois pas le risque d’abus.
Peut-on développer une tolérance aux champignons magiques ?
Absolument. En fait, les champignons qui contiennent de la psilocybine et d’autres composés psychédéliques entraînent une tolérance rapide. La psilocine, le métabolite qui se transforme en psilocybine dans l’organisme (et qui provoque réellement les effets), est sérotoninergique, il s’agit d’un agoniste des récepteurs 5-HT2A de la sérotonine.
Lorsqu’ils sont exposés à la psilocine (et à d’autres composés psychédéliques), ces récepteurs subissent un processus appelé tachyphylaxie. La tachyphylaxie se produit lorsque les neurotransmetteurs développent des tolérances rapides et profondes à une drogue après une seule ou très peu de prises. En principe, la tachyphylaxie fait que les récepteurs cessent presque entièrement de pouvoir se lier à un certain composé, ce qui atténue ou réduit entièrement les potentiels effets.
A quelle vitesse se manifeste une tolérance aux champignons ?
Dans le cas de la psilocybine/psilocine, une tolérance importante se développera à la seconde où ces composés chimiques commenceront à se diffuser dans votre cerveau. Si vous essayez d’en reprendre pendant ou immédiatement après un trip, vous remarquerez probablement que l’effet est faible ou nul, même si vous en prenez beaucoup plus. De même, si vous en prenez à nouveau dans les jours qui suivent, les effets seront considérablement limités.
La courbe est raide lorsqu’on développe une tolérance aux substances psychédéliques et sérotoninergiques. Pour obtenir ne serait-ce que les mêmes effets, vous devez prendre une quantité exponentielle de la substance.
Combien de temps dure la tolérance aux champignons ?
Est-ce que cela veut dire que vous n’aurez qu’un essai de trip aux champignons ? Heureusement non. La tachyphylaxie disparait aussi rapidement qu'elle apparait. Bien qu’il y ait très peu d’études sur la tolérance à la psilocine, il semble qu’après environ 14 jours d’abstinence de psychédéliques sérotoninergiques, vos neurotransmetteurs seront probablement au même niveau qu’au jour 0.
En fait, après 7 jours, vous serez assez proche de votre niveau normal.
La psilocine se déplace rapidement dans l’organisme. Environ trois heures après l’ingestion, une grande partie sera déjà traitée par les reins et sera prête à être excrétée. Après 24 heures, toutes les traces de psilocybine/psilocine auront quitté le sang et les urines. Après cette période, elle ne sera détectable que dans les prélèvements de cheveux.
Ce n’est pas parce que la chimie de votre cerveau revient rapidement au même niveau que l’expérience sera toujours la même. Si vous preniez des champignons toutes les deux semaines, vous développeriez inévitablement une sorte de tolérance à leurs effets, même si ce n’est pas une tolérance à la drogue sur le plan physique.
Donc, plus vous attendez entre deux trips, plus les expériences seront intenses.
Les autres psychédéliques peuvent-ils affecter la tolérance aux champignons ?
Assurément. L’acide lysergique diéthylamide (LSD) et la mescaline sont tous deux sérotoninergiques de façon similaire, et il est prouvé que ces deux drogues et les champignons magiques peuvent tous provoquer une tolérance croisée. Donc, malheureusement, vous ne pouvez pas prendre un jour des champignons, un autre de l’acide et l’autre du peyotl, tous d’affilée.
Le mécanisme en jeu ici n’est pas connu, mais tout semble indiquer la tachyphylaxie des récepteurs 5-HT2A de la sérotonine, sur lesquels agissent de nombreuses drogues hallucinogènes.
On ne sait pas quels effets d’autres drogues peuvent avoir ou non sur la tolérance aux champignons magiques.
Les champignons magiques créent-ils une dépendance ?
Pour la plupart des drogues, la tolérance et l’addiction vont de pair. Une tolérance se développe graduellement avec l’alcool, les opioïdes ou la nicotine, ce qui veut dire que les personnes doivent en prendre de plus en plus pour ressentir les mêmes effets. Avec le temps, ce comportement entraîne une addiction.
Avec les psychédéliques, cela ne semble pas être le cas. En fait, certains soupçonnent que la rapidité et le caractère absolu de la tachyphylaxie sont l’une des caractéristiques de ces drogues qui les empêche de présenter des effets de dépendance. Alors que vous pouvez boire de l’alcool et ressentir ses effets de manière continue, même si vous devez augmenter la quantité, ce n’est pas le cas avec les psychédéliques. Si vous en consommez pendant trois ou quatre jours d’affilée, les effets diminuent complètement, ce qui veut dire que vous arrêterez d’en prendre.
Cela implique qu’il est beaucoup plus difficile de développer une dépendance avec les psychédéliques qu’avec de nombreuses autres drogues. De plus, la nature de l’expérience hallucinogène rend l’abus peu probable. Tandis qu’avec l’alcool, par exemple, les effets peuvent être appréciés de manière répétée, il serait beaucoup plus difficile d’imaginer que de nombreuses personnes prennent beaucoup de plaisir à triper constamment. L’expérience des psychédéliques n’est pas un endroit où se réfugier !
Le microdosage de champignons magiques entraîne-t-il une tolérance ?
Le microdosage est un phénomène relativement nouveau dont nous ne savons pas grand-chose. Presque toutes les données sont anecdotiques, et il est donc difficile de faire des affirmations générales à son sujet.
Toutefois, il semblerait que prendre une substance tous les deux ou trois jours affecte la tolérance. Ceci étant dit, les microdoses ne sont que cela, des microdoses. Et il se peut que de petites quantités ne déclenchent pas de tachyphylaxie de la même manière que des doses importantes et perceptibles.
Une étude en Norvège a été menée sur un petit groupe et leur a demandé d’évaluer eux-mêmes les effets du microdosage (Johnstad 2018). Bien qu’il fût trop petit pour pouvoir généraliser, quelques résultats méritent d’être signalés concernant le microdosage et la tolérance. Les personnes qui avaient pris des microdoses entre une et trois fois par semaine n’ont pas signalé de tolérance, tandis que celles qui avaient pris des microdoses tous les jours en ont parfois fait état.
Les effets exacts du microdosage sont inconnus, mais une chose est sûre, c’est qu’il n’y a pas de rapports évidents de personnes qui ont pris des microdoses et qui n’ont pas été capables de ressentir les effets complets d’un trip psychédélique.
Il y a bien plus que la tolérance physique
Comme mentionné plus tôt, il n’y a pas que la tolérance physique. Avec le temps, les consommateurs réguliers toléreront mieux les effets des champignons magiques (et autres psychédéliques) qu’ils ne le pouvaient au départ, même si les effets resteront en quelque sorte les mêmes. Ce n’est toutefois, pas une mauvaise chose. Si vous souhaitez explorer les expériences psychédéliques, alors le développement de ce type de tolérance en fait partie, car cela signifie que vous pouvez augmenter les doses de plus en plus, en entrant dans des états qui auraient été terrifiants à l’origine, mais qui sont maintenant fascinants et merveilleux.
Ceci dit, faites attention ! Personne n’est à l’abri d’une mauvaise expérience avec les drogues hallucinogènes, et personne n’a assez d’expérience pour se dispenser de toute prudence. L’expérience psychédélique demande du respect, ce faisant, elle vous le rendra en retour.